UNE ENDOMETRITE SUBCLINIQUE EST TOUJOURS POSSIBLE APRES LE TRAITEMENT D’UNE ENDOMETRITE CLINIQUE AU MOYEN DE CEPHAPIRINE OU D’UNE PGF2α

REFERENCE : Baranski W. et al. Prevalence of subclinical endometritis in dairy cows that recovered after treatment of clinical endometritis with cephapirin and PGF2a. Theriogenology 192 (2022) 166-171.

CONTEXTE

Classiquement, après le 21ème jour du postpartum, les infections utérines se distinguent en endométrites cliniques, subcliniques et pyomètres. Leur traitement fait largement appel aux antibiotiques et à la PGF2α. L’effet de ces traitements sur les endométrites cliniques s’analyse le plus souvent sur base d’examens bactériologiques, cliniques ou par les performances de reproduction. Il n’existe que bien peu de publications relatives aux effets des traitements de l’endométrite clinique sur la présence d’une endomérite subclinique et du risque de son apparition enfonction du type d’endométrite clinique.C’est cequi fait l’intérêt de cet article.

MATERIEL ET METHODES

Les 350 et 450 vaches de deux troupeaux laitiers (Holstein : 9000 kg /an) et exemptes de rétention placentaire, de métrites cliniques ou puerpérales ou de pyomètres ont été examinées 21 à 28 jours après le vêlage. Sur base de l’identification vaginale d’un écoulement muco-purulent (< 50 % de pus) ou purulent (> 50 % de pus), 222 vaches ont été réparties en trois groupes thérapeutiques : instillation intrautérine de cephapirine, injection d’une PGF2 α ou pas de traitement. Les vaches ont été réexaminées 2 semaines plus tard (Examen 1) et en cas d’endométrite clinique ont fait l’objet des mêmes traitements. Il en a également été de même lors d’un nouvel examen réalisé 2 semaines plus tard (Examen 2). Les vaches avec endométrites ont été réexaminées et traitées 2 semaines plus tard (Examen 3). Les vaches présentant encore une endométrite clinique au bout de trois examens n’ont plus été considérées dans l’étude.

Par guérison clinique il faut entendre la présence de cornes symétriques de moins de 5 cm, l’absence d’un écoulement mucopurulent ou purulent et la présence à l’examen échographique d’une lumière utérine de diamètre < 2 mm. Ces vaches guéries clniquement au bout de trois examens ont fait l’obet d’un prélèvement intrautérin pour un examen cytologique et le dénombrement de 300 cellules. L’endométrite subclinique a été diagnostiquée au seuil de 5 % de neutrophiles.

OBSERVATIONS

  • Une vache sur 4 (22,7 %) présente une EC purulente (43,2 %) ou mucopurulente (46,8 %) 21 à 28 jours PP. Le diamètre des cornes en cas d’endométrite mucopurulente et purulente est respectoivement comprisentre 26.9 et 29 mm et entre 30 et 4 mm.
  • Une vache sur 2 (49,2 %) cliniquement guérie présente encore une ESC 6 semaines après son EC
  • Le type de traitement n’a pas d’effet sur le % d’ESC.
  • La prévalence des ESC est S plus élevée en cas d’EC purulente.
  • Le risque d’ESC augmente quand lediamètre de la corne est ≥ 2 cm et que celui du col est ≥ 5cm.
  • Le risque d’ESC diminue après un traitement à la cephapirine ou en l’absence de traitement.

DISCUSSION

  • Une vache sur 2 atteintes d’EC présente encore une ESC même après un traitement. Il ne faut pas s’étonner que dans certaines situations, le % de gestation soit si faible surtout que beacoup trop rarement encore un examen vaginal est réalisé pour exclure une EC.
  • Le risque d’ESC se trouve augmenté en cas d’EC purulente. Ne serait-il pas intéressant de postposer l’IA de ces vaches voire de faire suivre l’IA d’une injection IUt de cephapirine ?
  • Le traitement d’une EC à la cephapirine doit être préféré à celui de la PGF2α. Cette observation ne fait que confirmer d’autres essais réalisés. Il ne serait cependant pas exlu que l’association cephapirine et PGF2α puisse être envisagée en cas de présence d’une EC purulente ET de la présence d’un corps jaune. On sait par ailleurs que la PGF2α peut avoir un effet de renforcement de l’activité des neutrophiles.

On ne peut négliger l’impact possible d’une autoguérison, proportionnelle sans doute à l’état immunitaire de l’utérus.