La Mammite Bovine : Comprendre, Prévenir et Agir pour la Santé de nos Bovins

La mammite bovine est une préoccupation majeure dans le secteur laitier, affectant à la fois le bien-être animal et la performance économique des élevages. Cette inflammation de la glande mammaire peut se présenter sous diverses formes cliniques :

  • Grade 1 : présence de coagulum (matons, cailles) dans le lait
  • Grade 2 : Douleur, gonflement marqué du quartier, caillots dans le lait.
  • Grade 3 : Symptômes systémiques, fièvre, parfois forme gangréneuse avec nécrose tissulaire.
  • Forme Subclinique : Détectée par un comptage des cellules somatiques, souvent au-delà de 200 000 cellules/ml.

Les agents pathogènes responsables de la mammite sont divers et peuvent être classés selon leur mode de transmission :

  • Germes réputés contagieux :
    • Staphylococcus aureus
    • Streptococcus agalactiae

Ces agents sont transmis principalement lors de la traite.

  • Germes réputés environnementaux :
    • Escherichia coli
    • Staph epidermidis
    • Staph haemolyticus
    • Staph xylosus

Ces bactéries proviennent de l’environnement de la vache.

  • Germes réputés mixtes :
    • Streptococcus uberis
    • Streptococcus dysgalactiae
    • Staph simulans
    • Staph Chromogenes

Ces germes peuvent être transmis par l’environnement et également lors de la traite.

L’analyse des données de prévalence des germes responsables de mammites en Wallonie, fournie par ARSIA, montre que Streptococcus uberis et Escherichia coli sont fréquemment détectés, avec des prévalences moyennes respectives de 35,74% et 30,57%. Staphylococcus aureus et Streptococcus dysgalactiae suivent avec des prévalences moyennes de 12,02% et 11,91%.

Les éleveurs doivent appliquer des stratégies adaptées à la nature des germes, en s’appuyant sur la surveillance régulière et la mise en place de bonnes pratiques d’élevage. Cela inclut la détection précoce et une intervention rapide pour minimiser les impacts de la maladie.

Pour une prévention efficace, les éleveurs peuvent adopter les pratiques suivantes :

  1. Hygiène de Traite : Nettoyer et désinfecter soigneusement les équipements de traite avant et après chaque utilisation.
  2. Post-Traite : Utiliser un désinfectant pour les trayons immédiatement après la traite pour réduire le risque de transmission. Un changement de molécule tous les 3 ans est bénéfique pour certaines familles de pathogènes
  3. Contrôle des Cellules Somatiques : Surveiller régulièrement le comptage des cellules somatiques pour détecter la mammite subclinique.
  4. Analyse du tank ou des cas cliniques : la PCR de tank ou individuelle, ou la culture individuelle (vache clinique ou vache à cellule), permet de mieux comprendre les germes impliqués et les risques associés.
  5. Isolement des Vaches Infectées : Séparer les vaches atteintes, en désinfectant la griffe ou en trayant avec une griffe dédiée pour éviter la propagation des germes.
  6. Environnement Propre : Maintenir une litière propre et sèche pour minimiser l’exposition aux germes environnementaux.
  7. Nutrition Équilibrée : Assurer une alimentation adéquate pour soutenir la santé générale et la résistance des vaches. (Vitamine E, Sélénium, pas de cétose ni d’hypocalcémie)
  8. Gestion du Stress : Réduire le stress des vaches par une manipulation douce et un environnement confortable.
  9. Vaccination : Envisager la vaccination, lorsque disponible, contre les agents pathogènes spécifiques. (Staphylocoques, E.coli, Streptococcus uberis)
  10. Formation du Personnel : Former tous les employés aux meilleures pratiques de gestion de la santé des vaches.
  11. Surveillance Vétérinaire : Planifier des visites régulières du vétérinaire pour des contrôles de santé préventifs.

Impact environnemental et économique :

Les mammites ont un impact économique important, qui est également un impact environnemental caché la plupart du temps.

  • 1000 cellules/ml équivalents à 5g CO2/L produit, et une réduction de 0.01% de la production
  • 1% de mammite vaut 1,2g CO2/L produit et une réduction de 0.05% de la production

Annexe – Sources :