ALLEZ VOUS FAIRE VOIR CHEZ LES GRECS
REFERENCE : Nanas I et al. Early embryo losses, progesterone and pregnancy associated glycoproteins levels during summer heat stress in dairy cows. J. Thermal Biology, 2021, 98. https://doi.org/10.1016/j.jtherbio.2021.102951
Il n’y a plus grand monde pour affirmer que la température environnementale ne vas pas augmenter au cours des prochaines décennies. Une valeur du THI (Temperature Huidity Index) > 72 (voire 68) pénalise la production laitière et la fertilité. Les effets déterminants de la progestérone (P4) et des protéines associées à la gestation (PAG) (un groupe de 21 aspartate protéases identifiées au niveau du trophoblaste et qui s’expriment de manière différente au cours de la gestation) sont connus mais leurs relations avec l’augmentation de la température environnementale méritaient d’être davantage expliquées.
L’étude a été réalisée en Thessalonique (Grèce) dans deux exploitations laitières (production moyenne de 9500 Kg de lait). Les chaleurs sont détectées automatiquement (Heat Time et Heat seeker) et visuellement. Les deux exploitations sont équipées d’un système de refroidissement à déclenchement automatique (ventilation si T° > 20°C et brumisation si T° > 25°C (Figure).
La PAG (n = 6109) fut évaluée 29 à 36 jours après l’IA lors de périodes de THI ≥ 76 et ≤ 65. La ME fut évaluée sur 277 vaches gestantes lors des deux périodes de THI (n=144 et n=133) après confirmation de la gestation par échographie (7.5 MHz) 24 à 25 jours après l’IA et puis 31 à 32 jours après l’IA. Lors du 2ème examen, un prélèvement de sang fut réalisé pour doser la PAG et la P4.
LEURS OBSERVATIONS
La saison n’a pas d’effet significatif sur la concentration en PAG des vaches gestantes (2322 ± 1103.2 pg/ml en hiver et 2326.8 ± 891.7 pg/ml en été). Par contre, la concentration en P4 fut significativement plus élevée en hiver (8.7 ± 5.4 ng/ml) qu’en été (6.8 ± 3.0 ng/ml). Cet effet de la saison est classiquement décrit beaucoup plus souvent d’ailleurs en cas de stress thermique chronique qu’aigü.
Le % de gestation fut significativement inférieur en été (35,3 %) qu’en hiver (40,8 %). Cette observation est classiquement rapportée surtout quand la production laitière augmente. On ne peut cependant pas négliger la possibilité de différences de la thermo-résistance entre animaux qui se traduit par une moindre concentration de ses marqueurs comme le cortisol et la HSP70 (Heat Shock Protein).
L’OR de la ME fut significativement plus élevé en été (4.94) qu’en hiver. Il est cependant inférieur aux % par ailleurs rapportés et compris entre 4,4 et 17 % (Figure). Le système de refroidissement utilisé y a sans doute été pour quelque chose. L’effet d’un stress thermique s’observe surtout s’il se manifeste le lendemain de l’IA. Il est moindre au-delà du 4ème jour, morula et blastocyste étant capables de réagir à ce stress. On ne peut négliger l’effet de ce stress sur une synthèse endométriale accrue de la PGF2a.
Plus faible est la concentration en PAG et plus élevé est le risque de ME en été comme en hiver.
MORALITE
Progestérone et PAG agissent chronologiquement, la première pour faire franchir à l’embryon les premiers stades qui lui permettront dans un second temps d’induire un développement placentaire et une synthèse de PAG optimal.

