Continuons de rechercher les causes d'avortements et de mortalités perinatales
Référence : Van Loo H et al. Enhancing bovine abortion surveillance: a learning experience. J. Dairy Sci. 2023. https://doi.org/10.3168/jds.2023-23823
Force est de reconnaître qu’il n’est pas encore assez dans les habitudes des éleveurs et des … vétérinaires de déclarer et de faire des examens complémentaires sur les cas d’avortements et de mortalité périnatales constatés dans les élevages. Ainsi en France et au Canada moins de 40 % des éleveurs ont cette habitude. En Nouvelle-Zélande, ils ne sont que 5,5 %.
Aussi l’état des lieux récemment dressé en Flandres (partie nord de la Belgique) revêt un intérêt certain. Les principaux résultats de ce travail sont présentés dans la figure jointe.
Le % de cas déclarés a été calculé par 100 multiplié par le rapport du nombre de cas déclarés sur le nombre de naissances et du nombre de cas déclarés.
Les résultats et conclusions de cette étude doivent nous interpeller.
Assez logiquement, avec le temps, le nombre de déclarations a augmenté, conséquence logique des efforts financiers, de sensibilisation et d’organisation de la collecte des cas déployés par le gouvernement. L’amélioration par les laboratoires des méthodes de diagnostic n’y est pas étrangère. Ils affichent un % de diagnostic de 40 %. La région comme d’autres a connu des épizooties (telle le Schmallenberg en 2011 qui depuis a été contrôlé compte tenu de l’immunité acquise) et la mise en place de programmes d’éradication du BVD notamment en 2015. La valeur économique plus élevée des veaux de race Blanc Bleu Belge (x9) pourrait expliquer pourquoi ces éleveurs ont davantage tendance à déclarer leurs cas. Les conditions d’élevage différentes n’y sont pas étrangères. Les auteurs ont observé une plus grade fréquence de déclarations des cas en automne et en hiver par rapport aux autres saisons. On peut y voir le reflet d’une meilleure détection des cas et d’une proportion plus élevée de vaches gestates durant ces deux mois.
Les chiffres avancés ont été calculés sur base du fait que tous les cas observés ont été déclarés. On le sait, le nombre de cas réellement observés est 2,2 à 5 fois plus élevé à celui des cas déclarés. L’absence de déclaration des cas relèvent de divers facteurs : le coût, le manque de diagnostic, la peur d’une éradication, l’influence des collègues, le manque de sensibilisation par les vétérinaires, le manque de systématisation des prélèvements. En Angleterre par exemple les cas référés augmentent avec la taille de l’exploitation, observation qui n’a pas été faite dans la présente étude.
La Belgique a été déclarée indemne de Brucellose en 2003. Pour maintenir cet état, il faudrait analyser 4000 cas dans chaque région nord et sud du pays. Selon le rapport 2022 de l’ARSIA (Dr. Delooz), 4000 cas d’avortements ont été analysés en 2022. Par ailleurs, 83,71% des troupeaux comptant plus de 100 naissances, déclarent au moins 1 avortement chaque année. Ce % est de 35 % dans les troupeaux comptant moins de 50 naissances. La cause de l’avortement a pu être déterminée de manière certaine dans 22,73% des cas et de manière possible dans 51,81% des cas.

