Croiser les races : une solution pour réduire la mortalité embryonnaire tardive ?

REFERENCE : Melendez P et al. Late embryo mortality in Holstein cows inseminated with Holstein or Limousine frozen semen. Reprod Dom Anim. 2023;58:734–739 ;

De plus en plus d’éleveurs laitiers inséminent leur surplus de vaches ou génisses génétiquement de moindre qualité avec du sperme de races à viande, dégageant ainsi un surplus de revenus par la vente des veaux croisés ainsi obtenus. Indirectement cette stratégie permet également d’augmenter le potentiel génétique du troupeau.

Les auteurs de l’étude ont dans un troupeau de l’état de Géorgie (USA) (Production moyenne de 14.600 kgs/an, 12 % de mortalité embryonnaire tardive, 171 jours de VIF) inséminé 3492 vaches Holstein au moyen de sperme de taureaux Holstein et 8355 vaches Holstein au moyen de sperme de taureaux Limousin.  Un double constat de gestation a été posé le premier par échographie 28 à 35 jours après l’insémination et le second par palpation manuelle 50 à 57 jours après l’insémination.

LEURS OBSERVATIONS

La prévalence de la mortalité embryonnaire tardive (MET) a été significativement plus élevée chez les embryons de race Holstein (15.16 %) que chez ceux de race Holstein x Limousin (9.79 %).

Indépendemment de la race de l’embryon, la MET a été moindre chez les vaches en 1ère (9,9 %) ou 2ème lactation (11.06 %) que chez les vaches de plus de plus de 3 lactations (12.76 %). Cette différence n’a été observée que durant la période non estivale.

La prévalence de la MET a été plus élevée en période estivale (15,23 vs 9.88 %).

Aucune différence entre les inséminateurs n’a été constatée.

UNE RECOMMANDATION

Le recours à du sperme Limousin (ou sans doute d’autres races à viande) pourrait être une stratégie pour « récupérer » en dehors de la période estivale (le stress thermique ne va pas diminuer) des vaches dont la fertilité ou la valeur génétique sont moindres.