Etape 3 : comprendre les effets hormonaux d'uneaugmentation de la production laitière
REFERENCE : Fricke PM et MC Wiltbank. The implications of spontaneous versus synchronized ovulations on the reproductive performance of lactating dairy cow. J. Dairy Sci. 2022, 105:4679–4689 https://doi.org/10.3168/jds.2021-21431
Nous allons pour ce faire comparer le parcours hormonal avant et après l’œstrus d’une vache dont la production laitière est relativement faible voire d’une génisse à celle d’une vache dont la production laitière est élevée (> 40 litres) par jour.
Commençons par le premier cas. Sitôt démarrée la lutéolyse, la concentration de la progestérone (P4) diminue et on observe parallèlement une croissance du follicule dominant et une augmentation de la concentration en oestradiol (E2). Cet oestradiol est responsable via la GnRH de la libération cyclique de la LH qui va induire l’ovulation d’un follicule de diamètre optimal cad compris entre 15 et 20 mm. Les oestrogènes seront également responsables d’une manifestation optimale de l’œstrus. Après l’ovulation, le follicule se transforme progressivement en corps jaune et la concentration de la progestérone augmente.
Voyons à présent le cas d’une vache dont la production laitière est élevée. On observera d’emblée qu’en fin de dioestrus la concentration en progestérone est plus basse compte tenu du catabolisme hépatique plus élevé. Cela entraîne une pulsatilité plus élevée de la LH qui va contribuer à allonger la période de dominance du follicule. Comme dans le cas précédent, la lutéolyse entraîne une diminution de la concentration en progestérone. Elle permet au follicule de poursuivre sa croissance. Cette croissance s’accompage d’une synthèse moindre mais plus longue de l’oestradiol. Il en résulte une apparition plus tardive et moindre de la libération de la LH qui couplée avec l’allongement de la période de dominance induit l’ovulation d’un follicule de diamètre supérieur (18,6 vs 17,4 mm). De plus la réduction de la concentration en progestérone au moment de la déviation de la croissance folliculaire augmente le risque de double ovulations (20,2 vs 6,9 %) et donc de gémellité. Par ailleurs, une synthèse moindre d’oestradiol se traduit par un œstrus plus court (6,2 vs 10,9 h) et des signes moins caractéristiques. Après l’ovulation le développement du corps jaune est moindre. Cela se traduit par un risque accru de mortalité embryonnaire qui couplée à l’expulsion d’un ovocyte plus âgé diminue la fertilité.

