ETES-VOUS ATTIRE.ES PAR LES AIMANTS ?

REFERENCE :   AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE  https://www.anses.fr/en/system/files/SABA2020SA0009Ra.pdf

Le cas échéant, vous serez intéressé par cette excellente étude franco-canadienne réalisée par en octobre 2021. Après lecture, j’en ai pour vous épinglé quelques informations intéressantes.

A la différence des ovins et des caprins, les bovins ne trient pas leur nourriture.

  • Les corps étrangers(CE) arrivant dans le réseau et le rumen sont responsables après migration d’une réticulo-péritonite traumatique (RPT) se traduisant cliniquement par un syndrome fébrile modéré, un syndrome d’indigestion et un syndrome algique. C’est une pathologie dont le diagnostic de certitude est difficile. Douleur, état fébrile et indigestion doivent la faire suspecter.
  • Cette pathologie concerne surtout les animaux adultes (> 2 ans).
  • Les pratiques agricoles (coupe d’herbe, puis pré fanage et enrubannage, ensilage, conditions de stockage) peuvent favoriser la présence de CE qui peuvent être métalliques (magnétiques ou non) ou synthétiques. Ils vont perforer les réservoirs gastriques suite à des pressions plus fortes sur l’abdomen (gestation, mise-bas, transport). La majorité des CE sont ferro-magnétiques
  • Le traitement est surtout médical (parfois chirurgical) et vise à réduire ou supprimer la douleur (antalgique et antiinflammatoire), lutter contre l’infection (antibiothérapie) et empêcher la progression du CE par l’administration d’un aimant (nu, cage ou gainé) aussi rapidement que possible.
  • Armature de pneus ou fils de clôture viennent en tête des occurrences, les cannettes (en aluminium ou en fer blanc et donc ferromagnétiques) souvent décriées ne semblant pas être fréquemment la cause de RPT.
  • En situation hospitalo-universitaire, les formes cliniques de RPT représentaient entre 3 % et 7,1 % des bovins hospitalisés.
  • En conditions d’élevage, le risque de mortalité (toutes causes confondues) était plus élevé chez les bovins de plus de 10 ans et la RPT serait la première cause de mortalité représentant 8 % des autopsies réalisées.
  • Selon les études en abattoir, 12 à 20 % des bovins seraient porteurs de CE et 3,4 à 10 % présenteraient des lésions de RPT. La présence de ces corps étrangers serait responsable d’un tiers des saisies des carcasses et entraînerait un coût économique évalué à 13,6 millions d’Euros. Le nombre de bovins abattus et dont la carcasse a été saisie de manière partielle ou totale pour des lésions potentiellement liées à la migration de CE est estimé à environ 30 000 par an (sur environ 4.600.000 bovins abattus par an).
  • Des autopsies réalisées, il ressort que les CE sont majoritairement retrouvés dans le réticulo-rumen et que 30 % à 78,9 % sont associés à une lésion de la paroi. Dans 20,1 % à 27,5 % des cas un ou plusieurs CE ont été retrouvés en dehors de la sphère digestive (cœur, poumon, médiastin, foie). Un CE n’est retrouvé que pour environ la moitié des bovins chez lesquels des lésions sont attribuables de manière certaine ou très probable à la migration d’un CE. La part des lésions susceptibles d’avoir causé la mort ou d’avoir motivé l’euthanasie de l’animal chez des bovins ayant des lésions consécutives à la migration d’un CE, est d’environ 45 % à 60 %.
  • Sur base d’enquête auprès des éleveurs, 9,7 % (laitier) et 7,6 % (allaitant) des causes de mortalité seraient imputables à un CE. Par comparaison, les dystocies seraient responsables respectivement de 12,4 et 28 % des mortalités.
  • Les affections par CE peuvent provoquer de la douleur, y compris intense, chez l’animal mais avec une grande variabilité selon : la zone perforée par le CE, le stade d’évolution et l’individu.
  • L’administration d’aimants nus (30 cents HT) ou en cage (1,2 Euros HT) à titre prophylactique entre 12 et 18 mois d’âge doit être considéré comme un élément important dans la politique de prévention. La proportion d’animaux porteurs d’aimants varie de 3,2 % à 13 %. Sur 1768 troupeaux canadiens, dans 29 % d’entre eux aucun bovin n’a reçu un aimant et dans 8 % des troupeaux plus de 42 % des bovins en ont reçu un. Les animaux porteurs d’aimant ont une longévite supérieure de 9 mois (57,7 vs 48,7 mois).
  • La dissolution des aimants est négligeable et ne représentent pas un risque pour la santé humaine.
  • Et si nous informions davantage les éleveurs sur les risques des CE et l’usage préventif d’aimant en fonction du contexte de l’élevage ?