La production laitière dépend du sexe du foetus.

Selon Hinde K et al. Holsteins favor heifers, not bulls : biased milk production programmed during pregnancy as a function of fetal sex. PLOS ONE 2014,9,1-7.

L’étude a été réalisée à partir d’une base de données (Dairy record management systems : www.drms.org) de 2,39 millions de lactations de 1,49 million de vaches (1995 à 1999). Elle concerne plus spécifiquement les premières et deuxièmes lactations de 113.750 vaches qui ont accouché normalement et non pas été traitées au moyen de la bST.

OBSERVATIONS

– En 1ère lactation, les primipares qui ont donné naissance à un veau femelle produisent 129 kg de lait de plus en 305 jours (P<0.001) que celles qui ont donné naissance à un veau mâle. Cet effet persiste en deuxième lactation mais la différence est de 70 kg (P<0.001). (Partie A du graphique).

– En 1ère lactation, les primipares qui ont donné naissance à un veau mâle et qui sont gravides d’un veau mâle (M0M1) produisent 108 litres de moins que celles qui ont donné naissance à un veau mâle et sont gravides d’n veau femelle (M0F1) (P<0.001). De même, ces primipares (MOF1) ont produits respectivement 64 et 78 litres de moins (P<0.001) que les vaches qui ont donné naissance à un veau femelle mais sont gravides d’un veau mâle (F0M1) ou d’un veau femelle (F0F1) (P<0.001). Il n’y a pas de différence significative entre ces deux derniers groupes. (Partie B du graphique).

– En 2ème lactation, les pluripares qui ont donné naissance à un veau mâle lors de leur premier vêlage et qui sont gravides d’un veau mâle (M1M2) produisent 194 litres de moins que celles qui ont donné naissance à un veau mâle et sont gravides d’n veau femelle (M1F2)(P<0.001). De même, ces pluripares (M1F2) ont produit respectivement 75 et 66 litres de moins (P<0.001) que les vaches qui ont donné naissance à un veau femelle mais sont gravides d’un veau mâle (F1M2) ou d’un veau femelle (F1F2) (P<0.001). Il n’y a pas de différence significative entre ces deux derniers groupes. (Partie C du graphique).

A EMPORTER

– La production laitière peut être influencée par le sexe fœtal. Cet effet persiste d’une lactation à l’autre.

– Cette observation renforce l’intérêt potentiel de l’utilisation de sperme sexé même si le coût en est encore important (mais en diminution) et la fertilité moins bonne (surtout chez les vaches).

– Le mécanisme de l’effet du sexe est loin d’être compris. Quelques hypothèses peuvent être avancées ? Le placenta des ruminants a une surface 5 fois supérieure à celle de la jument (à poids comparable du fœtus). Il se pourrait que cette différence favorise le passage des stéroïdes fœtaux (oestrogènes, andogènes) chez la mère. Ils pourraient ce faisant inhiber ou au contraire favoriser le développement mammaire. On sait que l’INSL3 (Insulin like peptide 3) d’origine fœtale augmente chez les vaches gravides d’un fœtus mâle mais diminue chez celles gravides d’un foetus femelle. Le sexe fœtal pourrait également influencer la concentration de la placental lactogen, hormone impliquée dans le développement mammaire.