La reproduction commence par une bonne détection de la parturition (2)
Références : Szenci, O. Accuracy to Predict the Onset of Calving in Dairy Farms by Using Different Precision Livestock Farming Devices. Animals 2022, 12, 2006. https://doi.org/10.3390/ani12152006
Crociati M.et al. How to Predict Parturition in Cattle ? A Literature Review of Automatic Devices and Technologies for Remote Monitoring and Calving Prediction. Animals 2022, 12, 405. https://doi.org/10.3390/ani12030405
La mesure de la température rectale (ou mieux encore vaginale) au moyen d’un thermomètre est une méthode bien connue des éleveurs. Elle a ses limites puisqu’en effet la température corporelle présente des variations circadiennes et est suscepible d’être influencée par un stress thermique. Retenons cependant quelques informations.
C’est un fait : les températures rectales et vaginales diminuent respectivement de 0.4 à 0.6 °C et de 0.6 à 0.7 °C, 36 à 24 heures avant le vêlage. On recommandera donc de prendre la température à deux reprises aux mêmes moments de la journée.
En présence des signes cliniques décrits dans notre précédente communication, il est peu probable qu’une vache accouche dans les 12 heures si sa température rectale est supérieure à 38.8°C. De même, la mesure ponctuelle (sur 24 heures) d’une chute de 0.3°C (0,2 à 0,4°C) de la température ne permet de confirmer la survenue du vêlage dans les 24 heures suivantes que dans 44 à 69 % des cas (notion de sensibilité) et son absence dans 86 à 88 % des cas (notion de spécificité). Quel que soit le seuil considéré (≥ 0,3°C ou ≥ 0,4°C), 49 à 70 % des vaches qui ont présenté une diminution de la température vaginale accouchent dans les 24 heures. A l’inverse, si la diminution est <0,3°C la probabilité pour qu’une vache n’accouche pas dans les 24 heures est comprise entre 87 et 91 %.
Bien davantage qu’une mesure ponctuelle, il faut pouvoir pratiquer des mesures en continu de la température corporelle au moyen de capteurs placés au niveau du vagin, à la surface inférieure de la queue et dans le rumen voire sur la peau à la surface de l’oreille. La capacité de ces capteurs à prédire un vêlage dans les 6 à 48 heures est comprise entre 63 et 92 % (notion de sensibilité) et celle à prédire une absence de vêlage entre 65 et 91 % (notion de spécificité). Ces différences dépendent du système mais également du seuil considéré et du délaitout comme il est vrai des aniaux eux-mêmes.
Les divers systèmes présentent des avantages et des inconvénients. Ainsi, les capteurs placés sur l’oreille ou la queue sont sensibles aux changements de la température environnementale. Ils permettent de suivre la température corporelle après le vêlage et ainsi de contribuer à la détection d’infections utérines ou mammaires. Les capteurs intravaginaux sont également capables d’envoyer une seconde alerte une fois le capteur expulsé avec la poche des eaux. Ce signal permet d’identifier le début de la phase 2 du vêlage. Cette phase peut également être identifiée au moyen d’un système magnétique placé au niveau des lèvres vulvaires, le signal étant déclenché lors de leur écartement.
La température du rumen est compte tenu de la fermentation induite par son microbiome supérieure de 0.5°C en moyenne supérieure à la température corporelle. Lors de dystocie, la température du rumen chuterait 32 heures avant le vêlage (0.23°C± 0.02°C), cette diminution s’observant 20 heures avant (0.48°C± 0.05°C) en cas de vêlage normal.

