PLUS ELEVEE EST LA TEMPERATURE RECTALE ET MEILLEURE EST LA FERTILITE
REFERENCE : Liles HL. et al. Positive relationship of rectal temperature at fxed timed artifcial insemination on pregnancy outcomes in beef cattle. Journal of Animal Science, 2022, 100, 1–11 https://doi.org/10.1093/jas/skac100
Les auteurs de l’étude ont analysé les effets de la T° corporelle (mesurée au moyen d’un thermomètre électronique (voir figure) sur le % de gestation et leurs facteurs d’influence au moyen de 1278 vaches Nellore (Bos indicus) et de 427 vaches Angus (Bos taurus) inséminées de manière systématique après un traitement de synchronisation (CIDR/PGF2a/GnRH), un constat de gestation étant posé 30 à 68 jours plus tard.
LEURS OBSERVATIONS
Chez Bos indicus, la température corporelle moyenne mesurée avant l’IA est de 39.6°C (37.0 à 40.9) et 60.6 % des animaux sont en hyperthermie (>39.5°C). Chez Bos taurus la température corporelle moyenne mesurée avant l’IA est de 39.5°C (37.8.0 à 41.8) et 42.4 % des animaux sont en hyperthermie (>39.5°C).
Les facteurs d’influence sont quelque peu différents entre Bos taurus et Bos indicus. La température corporelle est positivement corrélée à l’état corporel chez Bos indicus et au score de chevauchement chez Bos taurus. Le % de gestation est positivement corrélé à la température corporelle et au score de chevauchement tant chez Bos taurus qu’indicus. Le THI et la température extérieure sont chez Bos taurus négativement associés au % de gestation.
UN PEU DE DISCUSSION
Personne ne remet en question le fait que (1) Bos indicus est davantage « thermotolérant » que Bos taurus, (2) les chances de gestation après une insémination sont proportionnelles à l’intensité de l’œstrus et que (3) l’œstrus s’accompagne d’une augmentation de la température corporelle qui peut parfois approcher les 41°C, conséquence logique d’une plus grande activité physique déployée à ce stade du cycle.
Cette augmentation de la T° corporelle coïncide avec le pic de LH dont on connaît l’importance pour la reprise de la méiose, l’ovulation et le développement du corps jaune. Cette reprise plus précoce de la méiose a été démontrée in vitro après exposition des ovocytes à un « choc » hyperthermique aigü. Elle s’est révélée sans effet sur le développement précoce de l’embryon. Ce choc hyperthermique aigü s’accompagne d’une augmentation de la concentration intrafolliculaire de facteurs impliqués dans la réaction inflammatoire liée à l’ovulation tels le kininogène, la bradykinine ou la transferrine, l’interleukine 6.
MORALITES
Cette étude offre de nouvelles perspectives sur le rôle de l’augmentation « aigue » de la température corporelle au moment de l’IA et de ses facteurs d’influence. Elle ne remet pas en question les effets négatifs engendrés par une augmentation prolongée du THI sur les performances de reproduction.
Et si la prise de température au moment de l’œstrus constituait un élément supplémentaire de constat et de pronostic d’une gestation ? A suivre donc.


