100.000 KG DE LAIT VOIRE PLUS ENCORE OU COMMENT ASSURER LA LONGEVITE

REFERENCE : Van Eetvelde M. et al. Researching 100 t cows: An innovative approach to identify intrinsic cows factors associated with a high lifetime milk production. Preventive Veterinary Medicine 193 (2021) 105392. https://doi.org/10.1016/j.prevetmed.2021.105392

Récemment une petite enquête menée sur la page Facebook du Réseau Technique Objectif Lait révélait que 20 ; 30, 6 et 1 vétérinaires pensaient que la longévité (durée de vie moyenne à ne pas confondre avec la durée de vie productive) des vaches laitières était respectivement de 3.5, 4.5, 5.5 et 6.5 années. Voici un petit correctif.

On le sait l’allongement de la longévité des vaches contribue à réduire le nombre de génisses de remplacement, augmente le nombre de lactations moyen et donc la production moyenne du troupeau, se traduit par un meilleur état de santé et de fertilité, améliore l’image sociétale de l’élevage, participe à l’amélioration de l’environnement et au final  augmente la rentabilité de l’exploitation.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les durées de vie moyenne des vaches laitières hollandaises (n=354.451) et flamandes (n=25.405) abattues en 2017 ont été respectivement de 1936 and 2035 jours et leur durée de vie productive de 1112 and 1222 jours.

En 1990, le CRV (Cooperatie Rundveeverbetering) introduit la notion de vaches à 100.000 kg de lait (100T). Leur nombre avec les années a augmenté mais leur nombre ne représente que 0,1 % de la population des vaches laitières. L’étude analyse les caractéristiques de ces vaches nées entre 1988 et 2008 en les comparant chacune à un groupe moyen de 26 vaches contemporaines nées la même année dans le même troupeau.

LEURS PRINCIPALES OBSERVATIONS

La production de 100T a majoritairement (92 %) été atteinte entre la 7ème et la 11ème lactation (moyenne 9ème lactation). La durée de vie productive de ces vaches et leur production laitière est en moyenne trois fois supérieure à celle de leur contemporaines. La production de ces vaches a été en moyenne de 27,935 kg en Belgique et 30,609 kg aux Pays-Bas. Ce nombre moyen de 9 lactations traduit la relativement bonne fertilité de ces vaches

La production moyenne à la fin de la lactation à laquelle le seuil de 100T a été dépassé a été de 105.000 kg en 3.356 jours.

L’intervalle entre vêlages moyen des vaches 100T a été de 429 ± 87 jours. Cet intervalle augmente davantage chez les vaches 100T que chez leurs contemporaines à partir de la 4ème lactation. Sans doute leurs propriétaires ont-ils tendance à les réformer moins vite compte tenu de leur production élevée et persistante.

La probabilité qu’une vache devienne une vache 100T

  • est significativement plus élevée si (1) elle est née en septembre et si sa mère était une primipare. A contrario elle est la plus faible si elle est née en juin et si sa mère était une vache de 2ème lactation. Semblables effets du mois de naissance ont été décrits dans l’espèce humaine : il y a plus de centenaires parmi les personnes nées entre septembre et novembre. Les effets négatifs d’une augmentation de la production laitière sur la taille et le métabolisme du veau et ses performances à long terme ont été décrits.
  • augmente avec le score de classification linéaire (réalisée en 1ère lactation) de la glande mammaire (> 87), des pieds et des membres, conséquence vraisemblable d’une réduction des pathologies mammaires ou locomotrices
  • augmente si le score d’état corporel est moyen comparé à un score faible ou élevé, (conditions associées à une augmentation du risque de pathologies métaboliques), si le score du bassin est > à 6 ou 7 (ce facteur est associé à une réduction du risque de dystocie), si la profondeur du corps est moyenne, (paramètre qui s’accompagne d’une réduction du risque de pathologies comme le déplacement de la caillette).
  • augmente avec les scores des valeurs d’élevage (breeding value) du fait de la réduction du risque de réforme