250 μg D’UNE GONADORELINE ET 10 % DE GESTATION EN PLUS
REFERENCE : Lopez-Gatius F et Garcia-Ispierto I Treatment with an elevated dose of the GnRH analogue dephereline in the early luteal phase improves pregnancy rates in repeat-breeder dairy cows. Theriogenology 2020, doi.org/10.1016/j.theriogenology.2020.06.011
BACKGROUND
Je suis certain que le traitement hormonal d’une vache infertile continue de vous poser problème. Vous en avez traité au moyen de la GnRH lors de l’insémination artificielle. Sans doute avez-vous observé une augmentation du % de gestation (22,5 % selon une méta-analyse réalisée à partir de 27 publications (10.029 vaches infertiles). Vous avez ce faisant sans doute contribuer à renforcer la libération de la LH et assurer une meilleure ovulation et un développement plus optimal du corps jaune. Une alternative existe. Elle consiste classiquement en l’injection d’une GnRH plus de 10 jours après l’insémination.
MATERIEL ET METHODES
Les auteurs de l’étude ont voulu tester les effets d’une injection IM 5, 6 ou 7 jours après la 3ème insémination d’une dose de 100 μg ou de 250 μg de dephereline (gonadorelin acetate : GnRH de synthèse dans laquelle la glycine a été remplacée en position 6 par la d-phenylalanine : 6-D-Phe ; Gonavet Veyx). Pour ce faire, ils ont dans un troupeau sélectionné 810 vaches laitières de race Holstein traites trois fois par jour (production annuelle de 11.840 kg) dont la production moyenne au moment du traitement, le stade du postpartum, la valeur du THI, le nombre d’insémination moyen et le nombre de lactation moyen étaient respectivement de 40.9 ± 9.0 kg (20 à 71), 153 ± 77.4 j (50 à 460), 59.7 ± 12.4 (37 à 86), 3.8 ± 2.7 (1 à to 16) et 2.6 ± 1.8 lactations (1 à 9).
Les chaleurs furent détectées au moyen d’un podomètre mais confirmées par palpation manuelle. Un examen échographique fut réalisé 28 à 34 jours après l’insémination pour confirmer la gestation et déterminer le nombre d’embryons et de corps jaunes. Toute vache présentant une pathologie telle que boiterie, infection utérine, pathologie digestive ou mammite fut exclue de l’étude.
LEURS OBSERVATIONS
33,2 % (n=269) des vaches de l’étude (dont celles non traitées) sont devenues gestantes. Un corps jaune accessoire fut détecté chez 44,6 % d’entre elles. 22,3 % des vaches gestantes avaient deux embryons. 11,9 % des vaches confirmées gestantes présentèrent une mortalité embryonnaire. Le jour du traitement (5, 6, 7) n’a eu aucun effet significatif (36,9 %, 37,4 % et 34,3%).
Les % de gestation chez les vaches témoins, traitées avec 100 μg ou de 250 μg de dephereline furent respectivement de 28,6%, 31,9% et de 39,1%.
L’injection de 100 μg ou de 250 μg de dephereline multiplie par 3 le % de vaches présentant un corps jaune accessoire.
Le THI, le NL, la production laitière, le technicien responsable de l’insémination, le taureau, le nombre de jours de lactation n’ont eu aucun effet significatif.
DISCUSSION
Cette étude confirme indirectement l’impact favorable d’une augmentation de la progestérone aussi rapide et élevée que possible dans les jours qui suivent l’insémination. L’effet positif de cet apport a été démontré et validé par la mise en place durant 7 jours d’un CIDR 3 à 7 jours après l’insémination. Il s’observe également après l’injection de 2500 UI avant ou après le 5ème jour suivant l’insémination.
Ces traitements hormonaux ne devraient être recommandés que si le % de gestation est inférieur à 45%.
Le % de mortalité embryonnaire plus élevé (13,2% et 12,8% vs 9,1%) vient cependant tempérer le bénéfice d’un tel traitement.

