AMH, VOUS AVEZ DIT ANTI-MULLERIAN HORMONE ? EPISODE 1

REFERENCE : Alward KJ et Bohlen JF Overview of Anti-Müllerian hormone (AMH) and association with fertility in female cattle. Reprod Dom Anim. 2020;55:3–10.

Mais qu’est-ce donc que l’AMH ?

L’AMH est une glycoprotéine synthétisée 7 à 8 semaines après la fécondation par les cellules de Sertoli du testicule. Elle est responsable de la différentiation sexuelle car elle entraîne comme l’indique la figure ci-jointe, une régression des canaux paramesonéphrotiques de Muller et le développement des conduits mesonephrotiques et donc le développement du système génital mâle. En cas de gémellité elle peut donc  être responsable de la masculinisation du tractus génital femelle (free-martinisme).

L’AMH est également produite après la naissance par les cellules de la granuleuse des follicules antraux et preantraux. A ce titre, sa concentration plasmatique est un bon marqueur biologique de la population folliculaire de Bos taurus et de Bos indicus.

Son action ovarienne requiert deux récepteurs (AMHR1 et AMHR2) présents en plus grande quantité sur les petits follicules (5 à 8 mm) que sur les gros (13 à 24 mm), la présence des AMHR2 étant liée à la capacité du follicule d’exercer sa dominance. Un des rôles de l’AMH serait d’insensibiliser les follicules primordiaux à l’action de la FSH et donc d’en empêcher le recrutement lors d’une vague de croissance folliculaire. A l’inverse, la FSH et sans doute aussi l’oestradiol inhiberaient la synthèse de l’AMH.

L’héritabilité de la concentration en AMH est comparable à celle de la population folliculaire antrale et comprise entre 0.25 et 0.31 voire 0.36. Elle est donc bien plus élevée que celle attribuée aux paramètres de reproduction (0.01–0.13).