COMMENT SAVOIR SI J'UTILISE TROP D'ANTIBIOTIQUES POUR GERER MES MAMMITES ?

La mammite est la première cause de consommation d’antibiotique en exploitation laitière. Au vu du changement de cadre réglementaire et les nouvelles lois sur les antibiotiques, passons un peu de temps à regarder cette maladie pour savoir si on doit investir dans des stratégies de prévention, ou simplement changer ses pratiques.

Il faut d’abord rappeler quelques informations importantes issues de projets de recherche Belges :

  • Le taux d’efficacité moyen des antibiotiques pour soigner une mammite plafonne en moyenne à 66% en Wallonie (Projet LAECEA, AWE-ULiege).
  • Entre 30 et 50% des mammites sont causées par des germes fugaces qui pourraient être traités sans antibiotiques (Inflammation, projet MAMMIPACK, ULiege)
  • La prévention basée sur la connaissance des germes de la ferme et des pratiques d’élevage, permet de diminuer en moyenne de 25% les mammites et la consommation d’antibiotiques (Projet LAECEA, Mammiscan, AWE-ULiege).
  • La moitié des éleveurs wallons ont moins de 30 mammites pour 100 vaches par an (Projet LAECEA, AWE-ULiege)
  • Les éleveurs utilisent une moyenne de 4 tubes mammaires en moyenne pour une mammite, quel que soit le tube.

Au niveau de la ferme, il est donc important parfois de se poser quelques minutes et calculer ses consommations d’antibiotiques : Placez-vous dans ce tableau !

Si vous vous posez des questions sur la prévention des mammites, posez-vous les questions suivantes :

  • Ai-je déjà un post-trempage à la traite ?
  • Est-ce que je porte des gants ?
  • Quelle réflexion préventive avez-vous par rapport à l’immunité de vos animaux ?
  • Quels sont les résultats des analyses bactériologiques (ARSIA) ou PCR (Comité du lait) pour connaitre les germes de mes mammites ?
  • Ai-je le contrôle laitier pour y voir clair dans mes animaux ?
  • Ai-je déjà visité mammite.be le site de l’observatoire de la santé mammaire en Belgique ?
  • Quand avez-vous demandé un testage durant la traite de la machine à traire par le comité du lait ?

Si votre santé du pis, vos mammites ou vos cellules vous préoccupe, il est important de connaitre le cout moyen des infections de la mamelle. Dans le Projet LAECEA, l’AWE et l’Université de Liège ont développé un outil automatisé qui utilise vos données AWE, comité du lait et ARSIA pour optimiser la santé des animaux dans un document appelé Dossier de Santé mammaire.

Ce document liste les animaux qui coutent le plus cher dans la ferme. De la même manière que vous aviez l’impact Cellule, vous pouvez disposer désormais de l’impact ECONOMIQUE de chaque vache individuellement. On définit en effet, via plusieurs études internationales et européennes une mammite peu sévère à un cout fixe de 180-250€, une mammite modérée de 200 à 300€, une mammite sévère (Température, vache malade) entre 300 et 500€. En partant de la situation maximale de 30 mammites pour 100 vaches par an, on arrive donc rapidement à plus de 7000€ par an de mammites, sans compter le travail supplémentaire, le préjudice psychologique de ces mammites.

Gardez en tête que si la prévention peut vous sembler couteuse, la maladie est un cout permanent important, avec en permanence le risque de raccourcir la carrière de vos animaux et de piller votre rentabilité. Prenez le temps de discuter de prévention avec votre vétérinaire responsable.

« Si prévenir vaut mieux que guérir, en agriculture, prédire vaut mieux que subir ».

Figure 1 – Placez votre ferme sur le baromètre des mammites