LE VOLUME ENDOMETRIAL : UN AUTRE FACTEUR POTENTIEL D'INFERTILITE
REFERENCE : Baez et al. Effect of uterine size on fertility of lactating dairy cows. Theriogenology 2016,85,1357-1366.
CONTEXTE
Une augmentation de la taille de l’utérus (diamètre, longueur, volume) peut altérer le transport des spermatozoïdes tout comme le mécanisme du maintien de la gestation qui implique sous l’effet de l’interféron que la synthèse de PGF2a soit inhibée aussi complètement que possible.
Les auteurs de l’étude ont pour les deux cornes utérines de 289 primipares et 327 pluripares de race Holstein, synchronisées au moyen d’un double protocole Ovsynch et inséminées systématiquement,
• mesuré le diamètre moyen (mesures échographiques de chaque corne utérine au niveau de sa grande courbure en multipliant par deux la distance entre le centre de la corne et la limite externe de l’endomètre)
• évalué à la main la longueur moyenne entre l’extrémité du col et celle de la corne
• calculé le volume moyen sur base de la formule (V = πr2h r étant le diamètre de la corne et h la longueur de la corne). Compte tenu de la définition du diamètre, ce volume correspond en fait au volume endométrial (voir la figure associée)
Ces mesures ont été réalisées 78 jours en moyenne après le vêlage.
QUELQUES UNES DE LEURS OBSERVATIONS
La figure présentée illustre les différences significatives entre primipares et pluripares des % de gestation et des mesures utérines. Une analyse plus spécifique a permis d’observer que les primipares qui sont devenues gestantes avaient une tendance (P<0.06/008) à avoir des mesures utérines plus faibles que les primipares non gestantes. Chez les pluripares, ces différences étaient significativement plus faibles en ce qui concerne le diamètre et le volume (P<0.003/0.002) mais non significatives pour la longueur (P<0.12). Les mensurations utérines n’ont pas eu d’effet sur le % de mortalité embryonnaire.
Une analyse par régression logistique a confirmé un effet négatif des trois paramètres utérins sur la probabilité d’obtenir une gestation tant chez les primipares que les pluripares. Ces effets semblent d’autant plus élevés que le score corporel des vaches était faible (<2.75).
Il semblerait que le volume utérin doive être considéré comme un meilleur paramètre que le diamètre ou la longueur de la corne utérine. Il présente par aillers de grandes différences entre les individus d’un même numéro de lactation. Une valeur seuil de 128 cm3 semble devoir être considéré pour en mesurer un effet potentiel. Respectivement 5, 40 et 60 % des génisses (résultats non publiés), primipares et multipares ont un volume supérieur à cette valeur seuil. Le volume « endométrial » augmenterait donc de respectivement 37 et 60 % chez une primipare et une pluripare par rapport à une génisse. Les facteurs physiopathologiques responsables sont loin d’avoir été identifiés. Ils peuvent relever de la génétique, des conditions du vêlage, de l’imprégnation hormonale, de la calcémie, des infections utérines voire de la taille de l’animal.
CONCLUSIONS
Cette étude soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. C’est sans doute ce qui en fait son intérêt dans le contexte de la recherche. Elle démontre par ailleurs, un autre champ possible d’investigation échographique.


