NE PAS CROIRE AU PÈRE NOEL APRES UN TRAITEMENT A LA CEPHAPIRINE D’UNE ENDOMETRITE LEGERE LORS DE L’INSEMINATION

REFERENCE : Schlegl R et al. Field trial on the post-insemination intrauterine treatment of dairy cows with mild endometritis with cephapirin. Theriogenology 2020, 156,20-26.

La question de recherche de cette étude est simple : un traitement intra-utérin de 500 mg de  céphapirine, 6 heures après l’IA de vaches présentant un écoulement vaginal « trouble » ou renfermant des flocons de pus (= endométrite légère détectée au Metricheck) améliore-t-il la fertilité ?

La réponse est NON. Aucune différence significative du % de gestation ou de l’intervalle entre le traitement et la gestation n’a été observée entre les vaches saines, présentant une endométrite légère mais non traitées ou traitées avec la cephapirine (Voir figure).

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette absence de différences.

  • L’hypothèse que ce traitement ne soit pas suffisant que pour rendre l’endomètre compatible avec une nouvelle gestation lors de l’arrivée de l’embryon 4 à 5 jours après la fécondation n’est pas recevable puisque le délai entre le traitement et la gestation est comparable.
  • Il est possible que les vaches non traitées aient présenté une endométrite subclinique. Ce dépistage n’a pas été réalisé dans la présente étude.
  • L’absence d’effet pourrait résulter de la présence d’un microbiome non pathogène. Les auteurs ont réalisé une analyse bactériologique du contenu utérin de 50 vaches présentant une endométrite légère. Ils ont identifié le plus souvent du Staphylococcus, Bacillus, Streptococcus et Corynebacterium cad des germes classiquement rencontrés chez des vaches saines en fin de période d’involution utérine.
  • L’hypothèse d’un historique pathologique différent à savoir une acétonémie, une métrite puerpérale ou une endométrite clinique ne peut être complètement exclue. Ces trois pathologies ont été traitées de manière comparables dans les 3 groupes d’animaux à savoir 250 ml de propylène glycol en cas d’acétonémie subclinique (J5 à J10) (BHB ≥ 0.2 mmol/L) 1 mg/Kg de ceftiofur durant 3 à 5 j en cas de métrite puerpérale (J5) et une double injection de PGF2a à 14 jours d’intervalle en cas d’endométrite clinique identifiée 28 à 34 jours postpartum. Une analyse statistique a permis d’observer un effet négatif significatif de la présence d’une endométrite clinique 28 à 34 jours postpartum. Cette observation laisse entrevoir la possibilité d’effets à moyen ou long terme d’une infection utérine sur les mécanismes de tolérance ou de résistance  de l’utérus à une infection. Elle renforce une fois encore l’intérêt d’un dépistage précoce des endométrites cliniques au travers d’un contrôle d’involution utérine 30 jours en moyenne après le vêlage.