REFERENCE : Barragan AA et al. Effects of postpartum acetylsalicylic acid on metabolic status, health, and production in lactating dairy cattle. J.Dairy Sci 2020, 103 https://doi.org/10.3168/jds.2019-17966.

CONTEXTE

Le  vêlage est un véritable challenge pour une vache. Acétonémie et hypocalcémie sont au rendez-vous. Ces pathologies métaboliques vont réduire les capacités de défense immunitaires et ainsi exposer l’animal à des infections utérines ou mammaires.

Réduire l’inflammation serait à priori une stratégie de prévention des pathologies du postpartum. Sauf que l’inflammation peut s’avérer nécessaire, l’expulsion du placenta en est un exemple. L’utilisation de la meglumine flunixine, un antiinflammatoire non stéroïdien (AINS) augmente la fréquence de la rétention placentaire.

Le recours à l‘acide acetylsalicylique (AAS cad l’aspirine) administré en injection ou per os durant 2 à 7 jours contribue à augmenter la production laitière et selon certains auteurs à réduire la concentration de l’haptoglobine, un marqueur de l’inflammation.

Les auteurs de cette étude se proposent d’étudier les effets d’une double administration d’AAS sur la production laitière, l’inflammation et les pathologies du postpartum.

L’étude concerne 74 primipares et 157 pluripares de race Holstein produisant en moyenne 11.1543 kg de lait par an (3 traites journalières et ration totale mélangée).

Le traitement consiste en l’administration per os (lance bol) de 4 doses de 200 mg/kg d’AAS à 12 heures d’intervalle, la première administration étant réalisée 12 heures après la parturition.

LEURS OBSERVATIONS

• Les vaches pluripares produisent 1,64 Kg de lait en plus par jour (41,6 vs 40,0 kg/j : P<0.04).
• Le traitement n’a pas d’effet sur la production laitière des primipares (30,9 vs 31,5 kg/j).
• Le traitement n’a pas eu d’effet sur la quantité totale de matières utiles, de matières grasses ou de protéines en 305 jours.
• Le traitement s’est accompagné d’une concentration en BHB plus faible (0.99 mmol/L vs 1 ,16 mmol/L : P < 0.02).
• Le traitement n’a pas eu d’effet significatif sur la concentration en haptoglobine évaluée 7 (234 ± 66.71 µg/mL vs 211 ± 62.87 µg/mL chez les vaches non traitées) ou 30 heures (159 ± 37.79 µg/mL vs 173 ± 42.66 µg/mL chez les vaches non traitées) après le vêlage.
• Le traitement n’a eu aucun effet sur la rumination, la fréquence de l’hyperthermie (> 39.5°C), la dystocie, la conductivité du lait, la rétention placentaire, la fièvre vitulaire, le déplacement de caillette, l’acétonémie, la métrite, la mammite, la pneumonie, la boiterie ou le problème digestif.

MORALITE

Le bénéfice observé compense-t-il le coût lié au travail supplémentaire requis par ce traitement préventif ?