POUR REUSSIR LA PERIODE DE REPRODUCTION, IL FAUT SAVOIR GERER L’ACTIVITE LUTEALE DURANT LA PERIODE D’ATTENTE
REFERENCE : Bruinje et al. Relationships among early postpartum luteal activity, parity, and insemination outcomes based on in-line milk progesterone profiles in Canadian Holstein cows. Theriogenology 2017, 100, 32-41.
BACKGROUND
La période d’attente est une période à haut risque pour la fertilité ultérieure des primipares et des pluripares. Celle-ci implique une croissance folliculaire optimale qui dépend elle-même d’une reprise aussi précoce et régulière que possible d’une activité lutéale optimale.
Les auteurs ont procédé dans deux fermes du Canada (Intervalle de vêlage compris entre 389 et 398 jours et période d’attente de 68 à 71 jours, production laitière moyenne journalière au cours des 60 premiers jours du postpartum de 30 litres pour les primipares et de 44 litres pour les pluripares en trois traites journalières, ration totale mélangée distribuée) au suivi progestéronique de 748 vaches primipares (350) et pluripares (398) au moyen du Herd-navigator (évaluation de la progestéronemie tous les deux jours entre le 21ème jour postpartum et le 55ème jour suivant la dernière insémination).
LEURS OBSERVATIONS
- Respectivement 76 et 79 % des primipares et des pluripares ont présenté une activité lutéale au cours des 50 premiers jours du postpartum (Figure 1) : pas mal du tout.
- Chez les primipares, le pourcentage de gestation diminue avec l’augmentation du temps entre le vêlage et l’apparition d’une activité lutéale ; Il en est de même chez les pluripares. Cette diminution apparaît surtout après le 28ème jour chez les primipares et le 56ème jour chez les pluripares. Chez les pluripares, l’apparition tardive d’une activité lutéale se traduit par une augmentation du risque de mortalité embryonnaire imputable au fait que l’exposition à une imprégnation progestéronique a été moins longue (Figure 2).
- Le nombre et la durée des phases progestéroniques contribuent à augmenter chez les primipares et pluripares les pourcentages de gestation (Figure 3). Par phase lutéale anormale, il faut entendre celles dont la durée est inférieure à 7 jours ou supérieure à 19 jours.



CONCLUSIONS
Précocité, nombre et qualité des phases lutéales conditionnent la fertilité. La LH est à la croisée des chemins que sont la capacité d’ingestion, le niveau de production laitière (et donc le catabolisme hépatique des œstrogènes et de la progestérone), les infections utérines. Le faible pourcentage d’animaux non cyclés au terme des 50 jours de la période d’attente nous laisse entrevoir la marge de progrès encore possible dans la plupart de nos fermes laitières.
Plus tôt et plus souvent, un corps jaune dit normal apparaît après le vêlage et (1) meilleur sera le pourcentage de gestation en 1ère insémination et (2) plus faible le risque de mortalité embryonnaire.
