SAVEZ-VOUS TRAITER LES KYSTES OVARIENS A LA MODE DE CHEZ NOUS ?

REFERENCE : Abdalla H et al. Efficacy of ovulation synchronization with timed artificial insemination in treatment of follicular cysts in dairy cows. Theriogenology, 2020, 154,171-180. 10.1016/j.theriogenology.2020.05.029

SI VOUS L’AVIEZ OUBLIE

Le kyste ovarien se définit comme une structure de diamètre supérieur à 24 mm présente en l’absence de corps jaune. Il peut être folliculaire ou lutéinisé (présence d’un tissu lutéal en périphérie de > 3 mm d’épaisseur). Sa prévalence est comprise entre 10 et 16%. Elle s’observe plus fréquemment en fin de période d’attente (50 à 60 jours) qu’avant.

Le kyste ovarien se traite au moyen de GnRH, d’hCG ou de progestérone voire de PGF2a si sa nature lutéale est confirmée par échographie.

Le protocole OvSynch s’est révélé relativement peu efficace pour traiter cette pathologie du fait que sans doute, le follicule se développe dans un environnement relativement pauvre en progestérone. Un pretraitement au moyen de GnRH 6 à 7 jours avant le protocole OvSynch a été proposé mais sans grand succès.

LE CONTEXTE DE L’ETUDE

Les auteurs se proposent de comparer au protocole OvSynch 4 stratégies hormonales alternatives (Figure). L’étude concerne des vaches laitières (Holstein, Brown Swiss, Fleckvieh et croisées : 9905 kg lait en 305j) d’un troupeau égyptien de 1300 vaches, traites trois fois par jour examinées systématiquement toutes les semaines à partir du 45ème jour PP.  Les vaches sont équipées d’un podomètre pour la détection des chaleurs. L’essai concerne 664 cas de kystes identifiés sur une période de deux ans.

Le diagnostic d’un kyste folliculaire s’est basée sur l’identification échographique 45 à 50 jours postpartum ou lors du constat de gestation 30 à 32 jours après la dernière insémination :

  • d’une structure de diamètre > 25 mm,
  • de paroi mince en l’absence d’une structure lutéale,
  • cette structure étant encore présente 7 à 10 jours plus tard.

Toutes les vaches ont fait l’objet d’une insémination systématique 10 à 24 jours après le début du protocole hormonal (Voir Figure).

LEURS PRINCIPALES OBSERVATIONS

Les pourcentages moyens de gestation du troupeau 30 et 70 jours après l’insémination ont été respectivement de 31.6 et 27.9 %.

La répétition « contrôlée » d’une injection de GnRH avant la mise en place d’un protocole Ovsynch (RG Ovsynch) augmente significativement le % de gestation (Figure) mais ce protocole augmente nettement le délai d’insémination.

L’addition d’un CIDR (1ère utilisation) contribue à augmenter les % de gestations de manière presque significative à la différence du protocole utilisant pour la 2ème fois le même CIDR (Figure).  Cette différence ne trouve pas son explication dans une progestéronémie différente,  les concentrations en progestérone après mise en place de l’un ou l’autre CIDR ayant été comparables (0.27 ng/ml de différence).

La présence d’une structure lutéale (Corps jaune ou kyste folliculaire lutéinisé) au moment de l’injection de la PGF2a du protocole Ovsynch a plus souvent été observée chez les vaches traitées au moyen du protocole RGOvsynch (97.3%) que des protocoles ReusedCIDR (63.1%)  ou GNewCIDR (46.9%). Cette observation traduit l’effet de la GnRH plus souvent utilisée. Cependant la présence ou non de cette structure lutéale est sans effet sur le % de gestation tout comme d’ailleurs celle d’un kyste folliculaire. Cette observation démontre le fait que la présence d’un kyste au moment de l’insémination ou 8 à 10 jours plus tard n’empêche pas nécessairement l’émergence d’une nouvelle vague de croissance folliculaire et l’ovulation et le développement d’un nouveau corps jaune.

MORALITES

  • Utilisons l’échographie pour diagnostiquer les kystes folliculaires
  • Ajoutons un CIDR au protocole Ovsynch pour traiter les kystes folliculaires (protocole NewCIDR). Au besoin mettons en place ce protocole 7 jours après une injection de GnRH (Protocole G-NewCIDR).

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