UN PETIT COUP DE GNRH POUR RÉDUIRE LA MORTALITÉ DES EMBRYONS PRODUITS IN VITRO
REFERENCE : Garcia-Guerra A. et al. Postovulatory treatment with GnRH on day 5 reduces pregnancy loss in recipients receiving an in vitro produced expanded blastocyst. Theriogenology 2020, 141, 202-210.
En Amérique du Nord, la production in vitro d’embryons est passée de 20.000 en 2008 à 260.000 en 2016.
CONTEXTE
Le transfert d’embryons obtenus in vitro s’accompagne d’une plus grande mortalité embryonnaire que que celle observée après transfert d’embryons obtenus in vivo ou après une insémination artificielle.
L’augmentation de la progestérone dans les jours qui suivent l’œstrus est un prerequis indispensable au maintien de la gestation compte tenu de son effet positif sur l’élongation de la vésicule et la production de la trophoblastine. Cette augmentation de la progestéronémie peut artificiellement être obtenue par la mise en place d’un CIDR, par l’induction d’un corps jaune accessoire suite à l’ovulation voire la lutéinisation d’un follicule dominant au moyen d’hCG (1000 ou 2000 UI) ou de GnRH. Cet effet ovulatoire ou lutéinisant dépendrait du moment d’injection de la GnRH ou de l’hCG. Une injection au jour 7 offre l’avantage de de l’associer au transfert d’embryon mais induirait une augmentation trop tardive de la progestéronémie (J12 à J14). A contrario, une injection au jour 5 impliquerait une manipulation supplémentaire de la receveuse mais permettrait d’obtenir une augmentation plus précoce de la progestérone (J10 à J12), plus synchrone de l’apparition de la phase d’élongation de la vésicule.
LEUR QUESTION :
Une injection de 200 mcg de GnRH 5 jours après un œstrus synchronisé augmente-t-elle le % de gestation après transfert entre le 6ème et le 8ème jour d’un blastocyste ou d’un blastocyste expansé obtenu in vitro ?
- L’examen de la figure permet de constater une diminution progressive du % de gestation aux jours 21, 28, 33 pour, au jour 60, avoir des % de gestation comparables de 28,3 (Témoins) et 30,2 % (GnRH). Ce manque d’effet de la GnRH ou de l’hCG injectées avant ou au moment du transfert d’embryons obtenus in vivo ou in vitro a également été rapporté par d’autres études utilisant 8 mcg de busereline ou 100 mcg de GnRH. Une étude utilisant 1000 UI d’hCG a obtenu un effet positif après transfert d’embryons obtenus in vivo (61,8 vs 53,9 %).
- Les % de mortalité embryonnaire sont comparables entre les jours 21 te 28 et entre les jours 28 et 33. Par contre entre les jours 33 et 60 ce % est significativement différent entre les témoins (24,7 %) et les receveuses traitées à la GnRH (18,4 %). Cette réduction de la ME concerne plus spécifiquement les embryons au stade 7 (15,2 % vs 27,1 %).
COMMENT EXPLIQUENT-ILS LEURS OBSERVATIONS ?
Le risque de mortalité embryonnaire (ME) se trouve réduit par l’augmentation de la progestéronémie
Au jour 5 du traitement, les volumes des corps jaunes et le diamètre des follicules dominants de la 1ère vague sont comparables. L’injection de la GnRH (200 mcg) a pour effet d’induire l’ovulation du follicule dominant dans 83,9 % des cas. Cette double dose a été utilisée pour induire la libération de la LH malgré la présence d’un corps jaune en développement et surpasser ainsi son effet feed-nack négatif.
L’ovulation ainsi induite s’accompagne du développement d’un corps jaune accessoire. Il en résulte au jour 12 un volume lutéal significativement plus élevé et une augmentation sigtnificative de 20 % de la progestéronémie. D’autres études ont observé des augmentations de 39 et 51 % de la progestéronémie après des injections de 8 mcg de buséréline ou de 2500 UI d’hCG au jour 5. Ces augmentations ont également été observées après des traitements au jour 7 au moyen de 100 mcg de GnRH (+ 29%) ou de 2500 UI d’hCG (+ 39 %). Cette augmentation est liée à la présence d’un corps jaune accessoire et donc à l’effet ovulatoire de la GnRH. L’hCG

