UN SACRE MICROBIOME UTERIN AU MOMENT DE L'INSEMINATION ARTIFICELLE
REFERENCE : Ballas P et al. Characterization of intrauterine cultivable aerobic microbiota at the time of insemination in dairy cows with and without mild endometritis. Theriogenology 2021,159,28-34. https://doi.org/10.1016/j.theriogenology.2020.10.018
PREREQUIS
La contamination utérine est de règle après le vêlage. Il ne faut pas nécessairement l’associer à une inflammation. Celle-ci dépend d’un équilibre fragile entre tolérance et résistance. La tolérance peut se définir par la capacité d’un animal ou d’un organe tel que l’utérus à limiter la gravité d’une infection utérine induite par une charge bactérienne donnée : elle concerne les lésions induites par cette pathologie. La résistance se définit par sa capacité à limiter la charge bactérienne : elle concerne la réaction immunitaire. Elle est souvent négativement corrélée avec la tolérance.
Les endométrites cliniques sont une réalité : elles contribuent à augmenter la durée des périodes d’attente (l’IA est différée) et de reproduction (infertilité). Mais il y a endométrite clinique et endométrite clinique. Ce travail ne concerne que l’effet potentiel des endométrites de degré 1 : présence de flocons de pus ou mlucus trouve et non pas les endométrites de degré 2 (écoulement mucopurulent) ou 3 (écoulement purulent).
MATERIEL ET METHODES
120 vaches laitières ont fait au moment de leur 1ère (80 à 100 J PP) ou 2ème (101 à 140 J PP) insémination l’objet d’un examen vaginal au moyen du Metricheck et d’un prélèvement bactériologique au moyen d’une cytobrosse au niveau du corps utérin.
LEURS OBSERVATIONS
120 vaches, 358 analyses bactériologiques, 49 genres de bactéries et 116 espèces différentes.
4 genres dominants : Bacillus, Staphylococcus, Corynebacterium et Streptococcus. Trueperella pyogenes et E.Coli n’ont été identifiés que chez respectivement 1 et 10 vaches. En moyenne 3 bactéries différentes ont été identifiées par vache dans chaque groupe.
Au total 8,3 % des vaches ont été bactériologiquement négatives : 6,9 % dans le groupe des vaches saines et 9,7 % dans le groupe des vaches avec endométrite de degré 1 (flocons de pus ou mucus trouble). Streptococcus plurianimalis et Micrococcus luteus sont les principales espèces identifiées.
La charge bactérienne et le type de bactéries ont été comparables entre les deux groupes de vaches. Le % de gestation a été significativement supérieur chez les vaches saines (43,1 %) que chez les vaches avec endométrites (25,8 %). La charge bactérienne cad le nombre de colonies observées en culture (0 à 10 ou > 10) est négativement corrélée avec le % de gestation.
QUE RETENIR ?
Les utérus ne sont pas stériles.
< 1 % des bactéries identifiées sont E Coli et T. pyogenes
Certaines bactéries (Bacillus spp, Lactobacillus spp., Histophilus spp.) n’ont été identifiées que chez les vaches saines. Ces bactéries utilisées comme probiotiques sont connues pour les effets anti-microbiens et anti-oxydatifs. Il est intéressant de noter que Bacillus licheniformis et Corynebacterium spp n’ont été identifiées que chez les vaches saines.
Compte tenu du fait que à charge bactérienne égale mais à signes cliniques différents, la différence de fertilité pourrait être imputée à d’autres facteurs que ceux étudiés comme par exemple la présence de germes anaérobiques (Fusobacterium ou Prevotella). Par ailleurs il n’est pas exclu que les signes cliniques observés ne constituent que des débris cellulaires, reflets d’inflammations antérieures. Aussi est-on en droit de se poser la question de savoir si l’instillation intrautérine d’un antibiotique après l’IA soit indispensable lors de ce type d’endométrite.
Une fois encore, il n’est pas inutile de rappelé l’intérêt d’un dépistage précoce et donc d’un traitement précoce des endométrites. C’’est tout l’intérêt du contrôle d’involution utérine.

