REFERENCE : Hye et al. Effect of two postpartum intramuscular treatments with ß-carotene (Carofertin® 1 ) on the blood concentration of β carotène and on the reproductive performance parameters of  dairy cows. Theriogenology 2020 148, 1-7.

CONTEXTE

Le β carotène

• est précurseur de la vitamine A
• est présent dans l’herbe mais pas dans le foin et les ensilages.
• Sa concentration sanguine diminue durant le tarissement et avant le vêlage du fait de la synthèse du colostrum. Elle est minimale au cours de la 1^ère semaine du PP compte tenu de la réduction de l’ingestion de la MS mais aussi de l’oxydation du β carotène par les divers stress oxydatifs observés durant cette période.
• Le β carotène favorise l’activité des lymphocytes , la phagocytose. Il a un rôle anti-oxydant.
• Les effets du β carotène sur les pathologies et paramètres de reproduction (activité lutéale, kystes ovariens , anoestrus, fertilité, fécondité) sont très contreversés.

Ils ont voulu en savoir plus

• Une exploitation laitière de 760 vaches de race Holstein (11 011 kg : MG 3.68 %, prot 3.36 %)
• Une ration totale mélangée à base de maïs, alfalfa, orge, minéraux et concentrés
• En pâture durant la journée jusqu’ une semaine avant le vêlage.
• Détection des endométrites au moyen d’un Metricheck 21 à 27 jours postpartum (PP)
• Injection systématique de cloprostenol 34 à 48 jours PP.
• Détermination de la concentration sanguine en β carotène au moyen d’un photomètre (iCeck Carotene, BioAnalyt) 28 à 34 jours PP : carence si < 1,5 mg/L (18,5 % des 297 vaches de l’essai), moyen si ≥ 1.5 mg/L et < 3.5 mg/L (63,6 %) et optimal si ≥ 3,5 mg/L (17,9 %)).
• Double injection (ou non) IM de 200 mg de β carotène (Carofertin, Alvetra) aux vaches avec une concentration < 3,5 mg/L entre 28 à 34 jours PP et entre 42 et 48 jours PP et détermination de la concentration en β carotène 35 à 41, 49 à 55 jours PP et une semaine après la 1^ère insémination.
  • Groupe traité (< 3,5 mg/L) : 123 vaches (GT)
  • Groupe non traité (< 3,5 mg/L) : 121 vaches (GNT1)
  • Groupe non traité (≥ 3,5 mg/L) : 53 vaches (GNT2)
• Evaluation de la progestéronémie et détermination de la surface du corps jaune par échographie 10 à 14 jours après la 1^ère insémination.

LEURS OBSERVATIONS

• Données cliniques et de reproduction
  • 26 % des vaches étaient indemnes de signes d’endométrites et 45 % ont présenté des flocons de pus, 14 % un écoulement mucopurulent (< 50 % de pus) et 15 % un écoulement purulent (> 50 % de pus).
  • Les périodes d’attente ont été de 63 jours en moyenne.
  • L’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante a été de 95 à 100 jours.
  • Le % de vaches gestantes au bout de 150 jours a été compris entre 65 et 72 %
• Les effets du β carotène
  • Concentration moyenne en β carotène : 2,48 mg/L (0,58 à 5,38 mg/L). Elle augmente durant la semaine suivant l’injection et diminue légèrement au cours des deux semaines suivantes.
  • Une double injection de β carotène s’est traduite par une augmentation nettement plus élevée de sa concentration après l’insémination que dans les groupes non traités mais elle n’a eu aucun effet sur la période d’attente, le pourcentage de gestation, l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante ou le % de vaches gestantes après 100 ou 150 jours PP.
  • Les primipares du groupe GNT2 (≥ 3,5 mg/L) ont présenté un % de gestation en 1^ère insémination significativement supérieur à ceux des autres groupes (55 % vs 28 % groupe GNT1 et 48 % pour le groupe GT). De même, les pluripares de ce groupe ont présenté une période d’attente significativement plus courte que celle des autres groupes (61 vs 64 et 65 jours).
  • La probabilité d’obtention d’une gestation, la progestéronémie et la surface lutéale se sont avérées indépendantes de la concentration en β carotène après la 1^ère insémination.

QUELQUES CONCLUSIONS

La mise en pâture n’est pas étrangère au maintien de concentrations en β carotène suffisantes.

On peut regretter que les auteurs n’aient pas analysé la relation entre la prévalence des endométrites et les concentrations en β carotène.

Les concentrations plus faibles en β carotène observées chez les primipares sont vraisemblablement liées aux conditions alimentaires des génisses qui ont été nourries à l’ensilage de maïs et n’ont reçu la ration des vaches que trois semaines avant le vêlage.

Une fois encore, il semble tout à fait recommandable de procéder à une évaluation des conditions alimentaires de l’exploitation voire de recourir à des examens biochimiques avant que de mettre en place une politique systématique d’administration d’un traitement.