Vitamine E, vous avez dit vitamine E.
C’est peu dire que la période de transition des vaches, 3 semaines avant à 3 semaines après le vêlage est une période à haut risque d’apparition de pathologies métaboliques ou infectieuses dont le dénominateur commun est la balance énergétique négative. Celle-ci est responsable d’un stress oxydatif qui interfère largement avec les pathologies du postpartum.
La vitamine E est connue pour ses effets anti-oxydants. Sa concentration diminue de 47 % au moment du vêlage, conséquence possible de son implication dans la synthèse du colostrum mais aussi de la diminution de la concentration des lipoprotéines qui en assurent le transport. Classiquement, on recommande (NRC) d’administrer 1200 UI et 545 UI de Vitamine E respectivement aux vaches taries et en lactation. Les effets d’une telle complémentation sont loi de faire l’unanimité.
Les auteurs de l’étude ont voulu en avoir le coeur net et ont réalisé une meta-analyse de 36 publications rassemblant 53 essais cliniques évaluant les effets d’une complémentation de la ration en Vit E ou son administration par voie IM ou SC, les apports étant compris entre 175 et 2327 UI par animal et par jour. La majorité des études (22) concernent la vache Holstein.
Aucun effet n’a été observé sur
- le taux cellulaire du lait
- la quantité en IgG du colostrum même si on ne peut exclure un effet sur la quantité de colostrum produite.
L’administration de Vit E contribuerait à augmenter la production laitière et la concentration sérique en vitamine E au moment du vêlage
L’administration de Vit E contribuerait à réduire
- l’intervalle entre le vêlage et le premier œstrus (-7J) et par voie de conséquence sans doute celui de l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante (-11J)
- la fréquence des rétentions placentaires (-6%)
- le nombre d’inséminations par gestation (-0.2)
Les auteurs de l’étude insistent sur le fait que les effets favorables observés semblent dépendre de la dose administrée avant le vêlage.

