Un traitement hormonal lors du transfert d'un embryon : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Référence : Alkan H et al.  Effect of strategies to increase progesterone levels on fertility of bovine embryo transfer recipients – A meta-analysis. Theriogenology 215 (2024) 177–186.

Selon les données de l’IETS, 1,5 millions d’embryons sont produits chaque année in vivo ou in vitro et 1 million d’entre eux sont transférés à des receveuses. Ce transfert se traduit par des pourcentages de gestation compris entre 30 et 60 % compte tenu de la multiplicté des facteurs d’influence comme le stade de l’embryon au moment du transfert, la qualité de l’embryon, sont type de conservation, le site utérin du transfert, le degré de synchronisation de la receveuse, la qualité du corps jaune , le numéro delactation de la receveuse, sa spéculation, l’expérience du praticien voir le traitement hormonal complémentaire réalisé (Progestérone, GnRH, hCG ou un AINS) avant, au moment ou après le transfert.

La méta-analyse proposée concerne 46 essais cliniques rapportés par 39 publications (1982 à 2022) et relatifs à 7856 receveuses traitées et 6663 receveuses non traitées.

Les injections de GnRH ou d’hCG ont été réalisées dans la majorité des cas au moment du transfert ou dans les jours qui l’ont précédé ou suivi. La progestérone a été administrée durant plusieurs jours avant mais le plus souvent après le transfert.

Les résultats sont présentés dans les figures annexes.

QUELQUES OBSERVATIONS

Un traitement hormonal n’augmente que de 3,1 % le pourcentage de gestation après un transfert d’embryon. Cet effet s’observe plus après utilisation de l’hCG (+ 7.96 %) que de la GnRH (+ 4.28 %).

Le recours à l’hCG ou à la GnRH semble bien s’accompagner d’une augmentation plus systématique du % de gestation après transfert d’un embryon obtenu in vivo ou in vitro, frais ou congelé, quel que soit la spéculation de la receveuse et surtout si celle-ci est une vache. A contrario, l’utilisation de la progestérone est moins systématiquement suivie d’effets positifs.

L’hCG ou la GnRH induisent la lutéinisation du follicule dominant éventuellement présent lors du transfert, il en résulte la formation d’un corps jaune accessoire et la réduction de la synthèse d’oestradiol. Ces deux hormones renforcent également la synthèse de la progestérone par le corps jaune présent. Au final, l’augmentation de la progestérone favorise le développeent de l’embryon et sa synthèse d’interféron. Il en résulte une diminution du risque de lutéolyse. L’effet de l’hCG serait supérieur à celui de la GnRH, son effet étant direct, celui de la GnRH étant médié par la LH.

L’utilisation de la progestérone semble bien avoir moins d’effets que celui de la GnRH ou de l’hCG. Il est possible que cette hormone devrait préférentiellement être utiisée avant le transfert à savoir 3 à 5 jours après l’oestrus de référence. Son utilisation devrait être réservée lorsque la concentration en progestérone est insuffisante ce qui supposerait l’évaluation préalable de sa concentration. En effet, un excès de progestérone est de nature à réduire la pulsatilité de la LH. Par ailleurs, un apport complémentaire de progestérone est de nature à réduire le flux sanguin au niveau du corps jaune.