De l'effet d'un AINS chez des receveuses de race à viande en cas d'endométrite subclinique
REFERENCE: Barnes M. et al. Effect of subclinical endometritis and flunixin meglumine administration on pregnancy in embryo recipient beef cows. Theriogenology 201 (2023) 76-82. https://doi.org/10.1016/j.theriogenology.2023.02.020
La flunixine meglumine, un AINS, a la capacité d’inhiber de manière non spécifique les cyclooxygenases 1 et 2, enzymes responsables de la synthèse de la PGF2α au niveau endométrial en réponse à un état inflammatoire dont par exemple l’endométrite subclinique (ESC). Il en résulte une réduction de la lutéolyse et donc du risque de mortalité embryonnaire précoce (MEP). Ainsi chez la génisse laitière, au seuil ≥ 1% de PMN, la prévalence des endométrites subcliniques serait au moment de l’insémination égale à 27,8 %. Sa présence se traduit par une réduction du % de gestation (32,7 vs 47 %) (Pascottini et al. 2016). De même, en cas d’endométrite subclinique (≥ 1% de PMN ) au moment de l’insémination de vaches superovulées, le nombre moyen d’embryons récoltés (6.9 vs 10,3) et le nombre moyen d’embryons transférables (3.7 vs 6.8) se trouve diminué (Drillich et al. 2012).
LEUR QUESTION
L’injection IM au moment du transfert d’un embryon de 500 mg de flunixine meglumine augmente-t-elle le % de gestation ? Le protocole expérimental est présenté dans la figure associée.
LEURS REPONSES
- Une injection de FM augmente mais non significativement le % de gestation : 55 vs 52.7 %. Cette augmentation est cependant significative en cas d’ESC : 53.4 vs 39.4 %.
- Les facteurs d’influence étudiés n’influencent pas significativement le % de gestation.
- La présence d’une ESC au seuil de ≥ 1% réduit significativement le % de gestation : 46 vs 55.9 %.
UN PEU DE DISCUSSION
Cette étude confirme l’effet négatif d’une ESC (seuil ≥ 1% de PMN) sur la fertilité.
L’état inflammatoire accompagnant une ESC se traduit par une expression accrue des gènes responsables de la synthèse des cytokines et interleukines et donc de PGF2α. Il en résulte une diminution de la progestérone et un risque accru de MEP. Par ailleurs, tout état de stress (stress thermique, nervosité, nutrition…) s’accompagne d’une augmentation du cortisol responsabe d’une diminution de la GnRH et de la LH, hormone régulatrice de la synthèse de progestérone.
Une augmentation des PMN et de leur activité phagocytaire est classiquement observée durant les phases prooestrale et oestrale du cycle. Leur recrutement est également observé en début de gestation. Leurs effets pro ou antiinflammatoires dépendraient de leur densité.
La sélection des receveuses ne s’improvise pas. Cette étude confirme l’intérêt potentiel d’une détection des endométrites subcliniques et le cas échéant d’une injection de flunixine meglumine.

