Faut-il nécessairement une GnRH ou de l'hCG lors d'un transfert d'embryon ?

REFERENCE : El Azzi MS et al. Effect of inducing accessory corpus luteum formation with gonadotropin-releasing hormone or human chorionic gonadotropin on the day of embryo transfer on fertility of recipient dairy heifers and lactating cows. JDS Communications. 2023; 4:155–160. https://doi.org/10.3168/jdsc.2022-0286

L’hCG et la GnRH sont dotés d’effets ovulatoire et lutéotrope. A ce titre, elles contribuent à augmenter directement ou indirectement par l’induction d’un corps jaune accessoire la progestéronémie et ce faisant la probabilité d’une gestation après une insémination ou le transfert d’un embryon.

L’étude se propose d’analyser prioritairement (1) les effets de ces hormones, (2) celui du stade de l’embryon obtenu in vitro et (3) celui du numéro de lactation des receveuses.

MATERIEL ET METHODES

  • Une seule exploitation laitière (Oregon, USA).
  • Receveuses : 68 % de croisées Holstein x Jersey et 29 % de Jersey et 3 % de Holstein.
  • Receveuses : 50 % de génisses (âge moyen : 357 jours : 331 à 441 jours), 33 % de primipares et 17 % de multipares (Stade du PP des vaches : 89 jours en moyenne : 53 à 196 jours).
  • Transfert à frais (80 %), après vitrification (17 %) ou après une congélation lente (3 %) de 3163 embryons obtenus in vitro, le transfert étant réalisé aux jours 7 ou 8 du cycle après confirmation de la présence d’un corps jaune.
  • Stade des embryons transférés à frais (2544) : jeune bastocyste (0,1 %), blastocyste (1,3 %), blastocyste expansé (83 %), blastocyste sorti de pellucide (0,2 %) et blastocyste expansé sorti de pellucide (0,07 %).
  • Stade des embryons transférés après décongélation (619) : blastocyste (100 %).
  • Trois groupes d’animaux : non traités (32 %), hCG (2500 UI) (34 %) et GnRH (86 μg de gonadoreline 2 ml de Fertagyl) (34 %).
  • Confirmation des gestations par palpation au 37ème jour de gestation et 60 jours avant le tarissement.

LEURS RESULTATS

Le % moyen de gestation a été de 56.5 %. Il est remaquablement élevé. Selon une synthèse de différents travaux (Hansen et al. Journal of Animal Science, 2020, Vol. 98, No. 11, 1–20) relatifs au transfert de 12.261 embryons obtenus in vivo et in vitro, les % moyens de gestation sont compris entre 49 et 61 % (embryons frais obtenus in vivo), entre 35 et 59 % (embryons congelés obtenus in vivo), entre 38 et 49 % (embryons frais obtenus in vitro) et entre 30 et 42 % (embryons congelés obtenus in vitro) une différence de 7,4 % étant observé en faveur d’embryons frais par rapport à des embryons congelés.

Le % de gestation diminue (P<0.001) avec l’augmentation du numéro de lactation : 66,4 % chez les génisses, 52 % chez les primipares et 45,6 % chez les pluripares (Figure). L’observation est classique, les vaches présentant davantage de pathologies du postpartum que les génisses.

Les traitements au moyen d’hCG ou de GnRH contribuent à augmenter légèrement mais de manière non significative les % de gestation après transfert à frais de blastocystes. Cet effet est moins systématiquement observé après transfert à frais de blastocystes expansés, l’effet de la GnRH chez les primipares constitant une exception (Figure). L’absence d’effet a également été observée après le transfert d’embryons congelés. L’absence d’effets significatifs a également été constatée au travers d’une métaanalyse de 52 publications relatives à l’injection de GnRH ou d’hCG 4 à 15 jours après l’insémination.  Selon les auteurs de cette étude, ce type de traitement serait à envisager qure si la ferrtilité du troupeau était inférieure à 45 % (Besbaci et al., J. Dairy Sci. 103:2006–2018).

CONCLUSION

La rigueur de sélection des receveuses n’aurait-elle pas plus d’effet que les traitements hormonaux ?