L'UTILISATION DE LA PCR SUR LE TANK À LAIT: UN OUTIL NOVATEUR POUR SUIVRE LA BACTERIOLOGIE DES MAMMITES ET ANTICIPER LES PROBLEMES

L'utilisation de la PCR sur le tank à lait : Un outil novateur pour suivre la bactériologie des mammites et anticiper les problèmes

L'industrie laitière est confrontée à de nombreux défis, notamment la maîtrise des infections mammaires ou mammites, qui peuvent compromettre la qualité du lait et la santé des animaux. La détection rapide des agents pathogènes responsables est donc primordiale pour permettre une prise en charge efficace. Parmi les méthodes émergentes, l'utilisation de la PCR (Polymerase Chain Reaction) sur le tank à lait offre un outil prometteur pour une surveillance précise de la bactériologie des mammites.

1. Qu'est-ce que la PCR ?

La PCR est une technique de biologie moléculaire qui permet d'amplifier un fragment d'ADN spécifique. Elle peut ainsi détecter la présence d'un micro-organisme dans un échantillon en identifiant son matériel génétique.

2. Application à la détection des mammites

Traditionnellement, la détection des bactéries responsables des mammites repose sur des cultures bactériennes, une méthode qui peut prendre plusieurs jours. La PCR, quant à elle, peut fournir des résultats en quelques heures seulement. En prélevant un échantillon du tank à lait, il est possible de repérer la présence d'agents pathogènes spécifiques responsables de mammites, comme Staphylococcus aureus, Escherichia coli, ou Streptococcus agalactiae.

3. Anticiper pour mieux traiter

L'un des grands avantages de cette technique est sa rapidité et sa sensibilité. En obtenant un diagnostic précoce, les éleveurs peuvent adapter le traitement antibiotique en fonction de l'agent pathogène détecté, réduisant ainsi l'utilisation d'antibiotiques à large spectre. Ceci est bénéfique pour la santé animale, la qualité du lait, mais aussi pour lutter contre l'antibiorésistance.

De plus, en suivant régulièrement la bactériologie du tank à lait, il est possible d'anticiper l'apparition de foyers d'infection et de mettre en œuvre des mesures préventives, comme l'ajustement des pratiques d'hygiène ou la mise en quarantaine des animaux affectés.

4. En Wallonie comment s'utilisent ces outils ?

Le Dr. Anne-Sophie Rao a mené deux ans d'études sur le sujet, dans 400 fermes laitières wallonnes (Projet MammiScan, Uliege, Eleveo, Région Wallonne DGO6). Elle a pu démontrer la dominance de Streptococcus uberis sur le terrain, et son association avec les fermes à cellules. La plus mauvaise des combinaisons étant Staphyloccus aureus et Streptococcus uberis sur le tank à lait. Le Mycoplasma bovis demeure très minoritaire (6%).

Elle a pu examiner les données des fermes et mettre en évidence l'association claire entre tank positif Staph aureus ou Strep uberis ou strep agalactiae et les hausses de cellules, à l'échelle du tank ou du contrôle laitier.

Son conseil après testage d'une stratégie préventive dans 26 fermes, c'est qu'il est possible de mieux maitriser la santé mammaire en réalisant 2-4 PCR par an sur le tank, afin de mieux comprendre la nature des problèmes.

5. Comment réaliser sa PCR ?

Vous avez la possibilité de demander une PCR 4 pathogènes ou 16 pathogènes pour une trentaine d'euros par échantillon, de 2 façons différentes :

  • Au comité du lait directement via une demande d'analyse sur le dernier échantillon officiel
  • Via la plateforme SALVE (www.salve.vet) avec un bouton de demande automatisé selon votre niveau de santé mammaire.
PCR – 2

Figure 1 - Demande PCR Salve, le bouton change de couleur en fonction du risque en santé mammaire

Quels sont les germes testés ?

PCR 4 germes : Staph aureus, Stepto uberis, Strepto agalactiae, Mycoplasma bovis

PCR 16 germes, les précédents en ajoutant :  Staphylococcus sp. Streptocoques dysgalactiae, Klebsiella sp., Escherichia coli, Levures, Mycoplasma sp., Prototheca sp., Corynebacterium bovis, Enterococcus faecalis et faecium, Serratia marcescens, Arcanobacterium pyogenes et Peptostreptococcus indolicus, Gène de résistance à la pénicilline.

Chacun de ses germes est associé à des pratiques préventives selon l'intensité de la PCR, par exemple :

  • Staph aureus : Germe contagieux, port de gant, post-trempage, vaccination, désinfection des griffes, renouvellement des manchons, tarissement/réforme des vaches à cellules
  • Strepto uberis : Germe contagieux et environnemental, port de gant, post-trempage, vaccination, désinfection des griffes, renouvellement des manchons, tarissement/réforme des vaches à cellules, aire paillée qui chauffe, litière insuffisante, Ration mal digérée
  • Strepto agalactiae : Germe HYPER contagieux, port de gant, post-trempage, vaccination, désinfection des griffes, renouvellement des manchons, tarissement/réforme des vaches à cellules, traitement en urgence des positives, examen des primipares contaminées
  • Mycoplasma bovis : Animaux malades au niveau respiratoires, envisager autovaccins ARSIA, et réformes des infectées
  • Streptoccus dysgalactiae : Germe contagieux et de trayon sensible aux antibiotiques, port de gant, post-trempage inefficient, désinfection des griffes, renouvellement des manchons, machine à traire aggréssive
  • Klebsiella : contamination des litières ou vaches porteuses en grand nombre
  • coli : trayons sales, hygiene du logement
  • Prototheca : Algues, revoir l'hygiène des abreuvoirs
  • Etc…

Conclusion

L'utilisation de la PCR sur le tank à lait représente une avancée majeure pour l'industrie laitière. Elle offre un outil de surveillance rapide, précis et adapté aux besoins des éleveurs. En combinant cette technologie avec d'autres méthodes de prévention et de traitement, il est possible de garantir un lait de meilleure qualité, tout en préservant la santé des animaux et en limitant l'utilisation d'antibiotiques.

Notre plateforme SALVE vous permet de demander automatiquement une PCR depuis la page de votre client. www.salve.vet

Contacter RumeXperts pour en savoir plus et pour demander notre guide d'interprétation PCR lorsque vous effectuez une demande :